Quelle place est accordée au parasport dans les politiques publiques aujourd’hui ? Que pourrait-on faire mieux ?
La place des parasports a progressé. En revanche, on est encore sur des politiques trop cloisonnées. Ce ne sont pas des problématiques en tunnel, c’est un problème d’enchaînement sur la question des transports, sur celle de l’accessibilité, de l’ouverture des possibilités. L’important, c’est d’agir sur l’ensemble de ces freins-là.
Nous sommes face à une question de financement, de moyens humains et de mentalité. Nous manquons de politiques incitatives, qui permettraient de déclencher ce déclic : « Je peux faire du sport même en situation de handicap. »
Au comité paralympique, nous nous sommes fixé l’objectif d’agir sur l’offre mais aussi sur la demande. Il faut vraiment agir sur ces deux leviers. Parce qu’on aura beau susciter de la demande, si on n’a pas une offre qualitative, ça ne fonctionnera pas. Et inversement, si l’on développe une offre qualitative qui est adaptée à notre public, mais que notre public ne se déplace pas, ça ne marchera pas non plus.
Quelle opportunité représentent les Jeux de Paris pour les personnes en situation de handicap ?
Ils peuvent servir de catalyseur. Accueillir les Jeux à la maison, ce n’est pas simplement accueillir la plus grande compétition du monde d’un point de vue élitiste, c’est aussi des enjeux en termes d’évolution des politiques publiques et d’évolution du rapport au sport.
Nous souhaitons qu’à la fin des Jeux paralympiques, la pratique sportive des personnes en situation de handicap ait été repensée et dynamisée. Ces Jeux peuvent aussi être l’occasion de montrer les compétences susceptibles de se cacher derrière chaque personne en situation de handicap et, ainsi, créer les prémices d’une révolution de la place de la personne en situation de handicap dans la société.
Est-ce que les JO accélèrent les projets d’accessibilité ?
Il faut une prise de conscience que l’accessibilité, ce n’est pas seulement l’affaire des personnes qui traitent le handicap, c’est l’affaire de tous. Il faut une évolution globale : sur la signalétique, sur la facilité de cheminement… et pas seulement sur l’accessibilité du bâti.
On pourrait aller plus loin. Demain, il ne faudrait plus uniquement que les bâtiments soient accessibles. Ils doivent devenir incitatifs. Il faut faire en sorte que l’équipement sportif donne envie à la personne en situation de handicap. On travaille déjà le design des city stades pour faire sortir les jeunes de la sédentarité. On doit faire pareil pour les personnes en situation de handicap. Pour un terrain de basket par exemple, est-ce que dans le choix du parquet, le choix des lignes, le choix de l’éclairage, il n’y a pas des choses à faire pour prendre en compte le besoin d’optimisation de l’infrastructure pour la personne en situation de handicap, pour faire en sorte que ce soit facile de pratiquer pour toutes les formes de handicap ?
Et j’aimerais voir des équipements adaptés à toutes les formes de handicap. Avoir un équipement qui sorte de terre optimisé pour la pratique d’un déficient mental, autant que la pratique d’une personne avec une déficience moteur ou visuelle.
Dans le champ du sport, il existe une enveloppe « accessibilité » depuis plusieurs années, qui permet aux collectivités de solliciter un financement pour mettre en accessibilité des lieux de pratique sportive dès l’instant qu’il y a une pratique par des personnes en situation de handicap. Force est de constater que cette enveloppe est de moins en moins demandée, notamment car la construction des nouveaux bâtiments comprend tout de suite cette accessibilité.
Où en est l’intégration du sport à l’offre des maisons départementales pour personnes handicapées ?
Nous avons signé officiellement la convention avec l’Assemblée des départements de France il y a deux «ans. Un appel à manifestation d’intérêt vient de se clôturer pour choisir quelques départements pilotes, pour travailler sur la place de la MDPH sur la préconisation du sport, sur la relation à la personne en situation de handicap, et finalement comment ce relais de proximité pourrait être un acteur préconisant la pratique sportive. Mais aussi comment on réfléchit avec les élus et les départements sur l’évolution de l’accompagnement grâce aux politiques publiques incitatives à l’échelle du département.
L’objectif est de publier ensuite un guide d’accompagnement de la réflexion que chaque département doit mener pour franchir un cap sur l’inclusion des personnes en situation de handicap pour le sport. On a pris du retard par rapport à notre feuille de route avec la crise sanitaire et de l’enchaînement des Jeux d’été en 2021 et d’hiver en 2022. Le calendrier a donc un peu évolué.
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