En cas de médailles, ça risque de faire un sacré paquet de métal à présenter au portique de sécurité à l’aéroport pour rentrer à Paris. Un souci de riche. La France attaque la dernière ligne droite de ces JO de Tokyo gonflée par l’emballante série de ses équipes de sports collectifs. Jugez plutôt l’armada pour finir la semaine : les Bleus du hand, leurs homologues féminines, les basketteurs et les basketteuses, ainsi que l’équipe masculine de volley.
À ces cinq-là, il faut ajouter la quatrième place des joueuses de basket 3 x 3 et surtout la médaille d’argent des Françaises en rugby à VII en première semaine, soit sept équipes en demies. Tous sports collectifs confondus, notre pays présente le deuxième meilleur total de ces Jeux, derrière les États-Unis (neuf présences dans le dernier carré).
Un quasi-sans-faute — on passera avec pudeur sur la prestation calamiteuse des footballeurs —, absolument pas dans l’ADN olympique des Bleus. De Londres en 1948, premiers Jeux d’après-guerre, à Séoul, quarante ans plus tard, la France n’engrange que deux médailles en sports collectifs, avec une en argent, obtenue par l’équipe masculine de basket, en 1948, et un sacre en football en 1984, encore chez les hommes. « Le sport français n’était pas professionnel dans la plupart de ces disciplines, relève Claude Onesta, manager de la haute performance à l’Agence nationale du sport. Les nations qui les dominaient avaient déjà cette approche, ou étaient des pays du bloc de l’Est avec des athlètes d’État. »
«Allez les filles, on amène tous les sports en demi-finales»
La lumière est venue du handball, bronzé en 1992. Puis du basket masculin, avec l’argent huit ans plus tard. Depuis, les Experts ont amassé deux sacres et tenteront de disputer une quatrième finale olympique de rang au Japon. Les handballeuses ont connu leur premier podium à Rio, en 2016. Et les basketteuses à Londres, en 2012. Tout ça a contribué à décomplexer une nouvelle génération d’athlètes. Au sein de la délégation tricolore, l’ambiance est à se pousser les uns les autres.
« En quittant le village olympique, on a croisé les basketteuses qui prenaient le bus pour aller jouer leur quart face à l’Espagne, sourit la handballeuse Laura Flippes. On s’est encouragées de chaque côté de la route en se disant : Allez les filles, on amène tous les sports en demi-finales. » Grâce à ses sports d’intérieur, le fameux « BHV », les Bleus ont l’opportunité de connaître un dernier week-end historique pour booster un compteur de médailles actuellement positionné sur 25.
« C’est une démonstration de force de placer nos sports collectifs dans cette situation, souligne Claude Onesta. Ça montre que l’on peut être solide. Ce sont aussi des médailles susceptibles de connaître un retentissement plus fort que celles dans des sports moins suivis. »
Ce jeudi, la France va pouvoir passer sa fin de matinée et son début d’après-midi à suivre son feuilleton du sport collectif avec déjà trois équipes à se mettre sous la dent. C’est beaucoup en aussi peu de temps ? Personne ne s’en plaindra.
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