«Le nom de mon agresseur est Brian Warner, que le monde connaît mieux sous le nom de Marilyn Manson», a-t-elle déclaré dans un communiqué publié ce lundi 1er février. Evan Rachel Wood a ainsi révélé sur son compte Instagram qu'elle avait subi des violences sexuelles et psychologiques de la part de son ex-petit ami, et ce, durant trois ans. «Il a commencé à me manipuler lorsque j'étais adolescente, et il a abusé de moi de manière horrible durant des années.» En 2007, lorsqu'elle rencontre le chanteur connu pour ses provocations, l'actrice a 18 ans et lui 36.

Ils entretiendront une relation de trois ans, avant de se fiancer en janvier 2010, puis de rompre en août de la même année. «On m'a fait un lavage de cerveau et manipulée pour que je me soumette, a-t-elle poursuivi dans le communiqué. Je ne veux plus vivre dans la peur d'éventuelles représailles, de calomnies ou de chantage.» Avant d'ajouter : «Je suis ici pour dénoncer cet homme dangereux, et pour interpeller les nombreuses entreprises qui l'ont laissé faire, avant qu'il ne ruine d'autres vies. Je soutiens les multiples victimes qui ne se tairont plus.» Des allégations que les porte-parole de Marilyn Manson, désormais âgé de 52 ans, ont «nié catégoriquement».

158 entailles

En 2009, l'artiste au look sombre évoquait dans les colonnes de Spin sa relation avec l'héroïne de Westworld. «Je fantasme tous les jours à l'idée d'écraser son crâne avec une massue», expliquait-il alors. Un entretien dans lequel il déclarait également s'être «entaillé le visage et les mains» à «158 reprises», soit le nombre d'appels refusés par la comédienne lors de l'une de leurs disputes. «Je voulais lui montrer le mal qu'elle m'avait fait», avait-il poursuivi. Une interview que l'attaché de presse du musicien avait immédiatement qualifiée de «théâtrale», soulignant qu'il s'agissait d'une campagne de promotion pour le nouvel album de la rockstar, adepte de mysticisme.

Le porte-parole avait également rappelé les propos d'Evan Rachel Wood dans un entretien avec NetaPorters.com : «Je n'échangerais cette relation pour rien au monde, déclarait-elle alors. J'apprécie tout ce qu'il m'a enseigné. Je ne crois tout simplement pas que nous étions faits pour être ensemble».

"Lavage de cerveau"

Mais l'actrice a pourtant témoigné devant le Congrès américain, en 2018, des agressions qu'elle aurait subies, dans le cadre d'une campagne contre les violences conjugales. Elle a révélé que le chanteur l'aurait «attachée par les mains et les pieds pour la torturer physiquement et mentalement, jusqu'à ce qu'il ait la sensation qu'elle lui avait prouvé son amour», sans toutefois donner, à l'époque, le nom de son agresseur présumé. «Je pensais vraiment que j'allais mourir», s'est-elle remémorée. « Mon expérience des violences conjugales a été la suivante : des abus psychologiques, physiques et sexuels qui ont débuté doucement mais se sont multipliés avec le temps, notamment via des menaces de mort et un sérieux lavage de cerveau, a-t-elle déclaré. Je me réveillais et je voyais l'homme qui disait m'aimer violer ce qu'il croyait être mon corps endormi.»

La même année, le Hollywood Reporter affirme qu'une plainte a été déposée contre Marilyn Manson concernant des crimes sexuels présumés qui remonteraient à 2011. Les poursuites sont abandonnées, «faute de preuves suffisantes». Deux ans plus tôt, Evan Rachel Wood révélait déjà, dans les colonnes de Rolling Stone, avoir été violée.

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Témoignages d'ex-compagnes

Après le témoignage d'Evan Rachel Wood, quatre autres femmes, ex-compagnes présumées de l'interprète de Killing Strangers, ont décrit des faits similaires. Une certaine Ashley Walters a affirmé souffrir de stress post-traumatique et de dépression. «Je suis restée en contact avec quelques personnes qui ont connu leurs propres traumatismes, et sur qui il (Marilyn Manson, NDLR) exerçait son ascendant», a-t-elle déclaré. Un syndrome dont souffrirait également Sarah McNeilly, ses vies «personnelle et professionnelle» ayant sévèrement pâti de sa relation supposée avec l'artiste. «Je crois qu'il prend son pied à ruiner la vie des gens», a-t-elle estimé.

De son côté, Ashley Lindsay Morgan a déclaré souffrir d'anxiété, de stress post-traumatique, de terreurs nocturnes et de TOC. «Je choisis de m'exprimer pour qu'il arrête enfin», a-t-elle déclaré. Une quatrième femme a, par ailleurs, témoigné sous le pseudonyme de Gabriella. «J'ai bloqué tous ces souvenirs, mais ces ressentis demeurent présents et se manifestent de diverses manières. La raison pour laquelle je partage cette expérience traumatique, c'est que je veux guérir et je refuse désormais de me taire.» Et la jeune femme de conclure : «Je suis une survivante».

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