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Clémence Botino, Miss France 2020 : «Arrêtez de dire que j'ai raté mon année» - Le Parisien

Jamais aucune Miss n'aura vécu la même expérience que Clémence Botino cette année. L'étudiante de la Sorbonne n'a pas eu droit aux classiques foires régionales, et autres rencontres avec les préfets de France et de Navarre, épidémie de Covid et confinement oblige. Pas non plus de Festival de Cannes, de Deauville ou de dizaines de tapis rouge d'avant-premières et de shooting photo. La jeune Guadeloupéenne, 24 ans en janvier, revient sur sa drôle d'année de sacre.

Bientôt la fin de votre règne, comment vous sentez-vous ?

CLÉMENCE BOTINO. Ne m'enlevez pas des heures… Il me reste encore une petite journée ! (rires) Je ne pensais pas vivre cette fin d'année aussi paisiblement, même si j'ai quand même un peu le stress de remonter sur scène pour ce grand show. Mais je n'ai pas peur de rendre la couronne, il était temps.

Ce statut vous impose aussi des obligations, comme ne pas dire de gros mots…

(Rires) Je n'en disais pas avant donc ce n'est pas très difficile. Je me suis habituée à être dans le rôle de Miss France, me fondre dans ce personnage quand je porte l'écharpe. Mais c'est vrai que cela change tout. Je me suis surprise moi-même. Je peux dormir trois heures et être au top. Sachez-le, c'est possible. Mais j'étais étonnée surtout de mon niveau d'endurance morale. Des fois, on n'a pas envie et il faut y aller quand même et sourire. Miss France, c'est un travail comme un autre avec des avantages et des inconvénients. Il faut faire le job…

Les anciennes Miss parlent aussi de moments de solitude…

Moi, pas vraiment. Pendant le confinement, j'étais avec ma famille en Guadeloupe, je n'étais jamais seule. Tout a été bousculé avec le Covid. D'habitude, il y a une certaine fluidité dans l'année car il y a une constance dans les événements qui s'enchaînent mais la mienne est partie dans tous les sens. Il y avait toujours ce poids où je me disais : Mais qu'est-ce qu'il va encore se passer demain ?

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Vous avez enchaîné le confinement puis l'immeuble dans lequel vous viviez a brûlé…

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Je suis rentrée le 11 mai à Paris et l'incendie c'était début juillet. Là, je me suis vraiment dit : on n'est qu'au milieu de l'année, qu'est-ce qui va me tomber dessus après? J'ai cru qu'on m'avait jeté un sort. En Guadeloupe, on est superstitieux, et je me suis dit maman aide moi (elle rigole). Mais les six mois suivants se sont mieux passés. J'ai arrêté de me demander comment j'allais faire pour exister… j'ai existé à ma manière. Tous ceux qui disent qu'ils ne m'ont pas vue de l'année, n'ont pas cherché à savoir. Il y avait moins d'événements médiatisés, c'est vrai. Mais venez avec moi, vous verrez à quelle heure je me lève et me couche… souvent à trois heures du matin! En réalité, je n'ai pas arrêté. J'ai donné beaucoup de moi-même pour m'adapter à la situation. J'ai dû trouver d'autres supports pour m'exprimer. Personne ne m'a dit tu fais ça, tu fais ci… J'ai tenu une chronique de dix minutes sur des destins hors du commun de personnages âgées pendant deux mois (sur une radio locale en Guadeloupe). Sans ce contexte si particulier de 2020, jamais je n'aurai fait cela. Je n'ai aucun regret. Je le répète une dernière fois : Arrêtez de dire que j'ai raté mon année, vous ne vivez pas avec moi.

Qu'avez-vous appris ?

Je suis devenue une femme, je me suis imposée. J'ai moins peur qu'il y a un an… Par exemple, cet incendie qui m'a vraiment fait peur, dans lequel je me suis dit que j'allais peut-être y passer, je n'aurai pas pu le vivre seule. J'aurai certainement appelé ma mère mais là, j'ai pris sur moi. Il y a une vraie part de destin dans tout cela.

Que va-t-il se passer après l'élection de la nouvelle Miss ?

Je pars en famille en Guadeloupe, je vais un peu couper les réseaux sociaux, comprenez-moi (elle sourit). Et je me vois bien aller à Miss Univers, je me remets dans une bulle de préparation à ce concours à partir du 26 décembre. En fait cela va pas mal s'enchaîner. Je m'intéresse aussi à la production de films, notamment dans la société de mon oncle. Pourquoi faire un stage de six mois ? C'est comme cela qu'on apprend. Et puis en septembre, je reprends mon master 1, d'histoire de l'art à la Sorbonne. Je me sens libre de tout faire.

Vous êtes très loin de certaines associations de féministes qui accusent le concours de rétrograde…

Je ne comprends même pas comment ce débat existe encore. C'est triste. D'ailleurs, je ne me suis jamais sentie aussi libre et forte que lorsque je suis en Miss France. Dans cette posture, j'ai l'impression que je peux tout faire, déplacer des montagnes. Etre Miss, c'est un moyen d'expression comme un autre et toute la gent féminine devrait l'accepter.

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